La quatrième révolution économique est en marche

La quatrième révolution économique est en marche

La fameuse expression d’Adolphe Blanqui a encore de beaux jours devant elle. Un nouveau débat s’ouvre

avec l’éternelle question des capacités d’adaptation de notre économie ou de sa disqualification future. Après la troisième révolution industrielle, vers quoi va-t-on ? Choisirez-vous d’être leader, suiveur ou de vous inscrire hors du jeu ?

L’ouverture au LEAN

Au risque de décevoir, la quatrième révolution à venir, nombreux sont ceux qui partagent cette analyse, ne sera pas celle des énergies renouvelables qui, malgré une imprégnation progressive du monde moderne, le maintiennent dans un fonctionnement basé sur les mêmes habitus.

En revanche, une lame de fond devrait redessiner le visage économique du futur, celui du « lean », soit la capacité à s’inscrire dans un mouvement perpétuel de ré-allocation des ressources qu’elles soient intellectuelles, technologiques ou financières. Ceux qui s’accrochent encore aux structures et aux schémas de groupe devraient rapidement être mis hors-jeu. L’avenir est celui du point de détail qui devient un phénomène planétaire, de l’individu qui interpelle le monde entier, de l’innovation qui disqualifie des pans entiers de métiers plus ou moins standardisés et établis. Bonne nouvelle, cela redonne leurs chances aux plus agiles des acteurs anonymes.

Comme évoqué dans l’excellent article d’Eric Labaye Director chez McKinsey & Company, Un Monde en mutation, la robotique avancée, les espaces de téléchargement en ligne, les imprimantes 3D, mais plus encore l’autonomisation des métiers du savoir et l’Internet mobile sont en passe de bouleverser fondamentalement nos habitudes de vie et de travail.

Au-delà de la mobilité et de la flexibilité déjà communément intégrées comme axes structurants du XXIème siècle, c’est la manière d’interagir (comprendre schématiquement « Interpréter, Imaginer et Agir ») qui est concernée.

Les entreprises doivent donc, une nouvelle fois, s’adapter et tirer parti des opportunités de cette transformation. Pour y arriver, les champs d’action communément énoncés sont les suivants : être offensif, agile et développer le capital intellectuel. Deux autres dynamiques me semblent fondamentales : privilégier le mode d’action partenarial et valoriser l’histoire personnelle.

La création de valeur par des partenariats durables

L’éternel désillusion française liée à la croissance (flat au mieux) fait perdre de vue que les incentives basées sur des indicateurs de croissance rendent d’avantage pérennes une activité par rapport aux leviers basés sur la marge. Privilégier la marge revient à favoriser un comportement opportuniste au détriment de l’efficacité économique réelle, alors que miser sur la croissance, encourage la mise en place de partenariats durables inter et intra entreprises, donc l’agilité.

A travers ces partenariats, les acteurs de l’entreprise peuvent à nouveau capter de la valeur non disponible au sein même de leur secteur ou activité. Ainsi, dans une même entreprise, une équipe, un service ou un département peut se distinguer parce qu’il fonctionnera avec cette logique de partenariat sans formalisation lourde et en recentrant les relations humaines et techniques sur la fluidité, la communication et l’intégrité.

Repérer les leaders de demain

L’histoire de bricoleurs dans leur garage devenus patrons de multinationales parmi les plus performantes au monde, en fait rêver plus d’un et notamment les RH, chargés de sélectionner les futurs leaders. Comment repérer puis attirer et – encore plus complexe – conserver les bons talents ? Comment reconnaître le futur Bill Gates ou Mark Zuckerberg ?

L’histoire personnelle fait encore trop peu l’objet d’intérêt au détriment des diplômes et grands noms d’entreprises affichés en bonne position sur un CV. Pour autant, choisir des profils « d’innovateurs infatigables » c’est s’affranchir des contraintes d’accompagnement, de management et d’encadrement qui se révèleront, à l’heure de la réalisation de chartes tous azimuts, comme les principaux freins à la création de valeur.

(Source Aurélia POHER)